CHATEAU DE VAUX-LE-VICOMTE (partie 2) (Seine-et-Marne -77)
16 août 2015PRÉSENTATION DU PARC ET DES JARDINS
Vaux-le-Vicomte est l’œuvre fondatrice du jardin à la française. Majesté théâtrale,perfection formelle des tracés et maîtrise de la perspective caractérisent cette création dont la grammaire sera plus tard déclinée dans toute l’Europe. Grâce à Nicolas Fouquet, André Le Nôtre obtient, dès 1641, la possibilité de manifester toute l’étendue de son génie. Il rassemble pour la première fois à grande échelle l’ensemble des acquis techniques, scientifiques et artistiques de son temps en matière de jardin.
e Jardin de Vaux-le-Vicomte s’ordonne autour d’une perspective génialement maîtrisée, longue de plus de trois kilomètres. En composant la mise en scène du château et de son écrin dans l’espace de 33 hectares taillés au cœur de la nature, André Le Nôtre et Louis le Vau réalisent la plus parfaite harmonie entre architecture et paysage de tout le XVIIe siècle. La force et la noblesse de son dessin d’ensemble, l’abondance d’eau et de surprises et sa majesté théâtrale font du jardin de Vaux-le-Vicomte l’œuvre fondatrice d’un art nouveau, celui des jardins à la française. Ils font aussi de ce théâtre une invitation au savoir, à l’imaginaire et au plaisir.
Le Château est ouvert tous les jours de 10 h à 18 h, dernier accès à 17 h 45, sauf le samedi aux chandelles à 17 h 15.
Le Musée des équipages est ouvert tous les jours de 10 h à 19 h, dernier accès à 18 h 30, excepté le samedi aux chandelles à 23 h 30.
Le domaine est ouvert jusqu’à minuit tous les samedis soir du 2 mai au 3 octobre 2015, pour les visites et les dîners aux chandelles. Les tickets chandelles sont disponibles à partir de 14 h le samedi.
N.B. : le château ferme de 18 h à 19 h pour la mise en place des bougies (dernier accès à 17 h 15 pour laisser le temps de la visite) , mais le reste du domaine est disponible à la visite pour les porteurs de tickets chandelles.
La visite du château peut être difficile pour les personnes en situation de handicap.
A propos d'André Le Nôtre
En 1635, Le Nôtre devient premier jardinier de Gaston de France, frère du roi Louis XIII, qui lui confie ses jardins de Saint-Cloud et du Luxembourg Le premier grand jardin français portant la marque distinctive de Le Nôtre est le jardin du château de Wattignies (sud de Lille), terminé en 1640 et construit par le seigneur de Wattignies, Philippe de Kessel. On estime que le jardin fut dessiné vers 1635-1637, quand Le Nôtre avait entre 22 et 24 ans. On y retrouve les allées en angles aigus, l'exposition sud est (classique), le dégradé des essences d'arbres en perspective, les grands pots Médicis sculptés dans la pierre, le Théâtre de verdure. Cette première réalisation lui apporte ses premiers grands revenus et surtout lance sa réputation. En janvier 1637, le roi lui garantit la survivance de la charge de son père comme premier jardinier du roi aux Tuileries.
Le 16 janvier 1640, André Le Nôtre épouse, à Paris, Françoise Langlois, fille du gouverneur des pages de la Grande Écurie, qui lui survit et avec qui il a eu trois enfants, tous morts jeunes. L'importance de la dot témoigne de la situation sociale non négligeable de la famille Le Nôtre. Trois ans plus tard, André Le Nôtre reçoit le brevet de « dessinateur des plants et des parterres » de tous les jardins du roi…
Le Nôtre mit trois ans à réaliser ce chantier titanesque planifié deux ans durant. Il mobilisa 300 hommes pendant un an pour dériver les eaux souterraines d’une rivière afin d’alimenter les fontaines du parc. Il fallut creuser dans le lit d’une autre rivière l’immense canal qui traverse le parc d’ouest en est, avant de s’attaquer à la partie sud, agrémenter les allées de charmilles et tracer des chemins qui, tous, conduisent à Hercule.
Des éléments intacts aujourd’hui. Cependant, depuis trois ans, les broderies de buis, attaquées par la pyrale, sont remplacées par une œuvre contemporaine en aluminium qui restitue leur tracé. Et cette année, les parterres de fleurs ne sont pas plantés. Le Covid-19 ayant réduit le nombre de visiteurs et d’événements, « il faut, glisse Alexandre de Vogüé, équilibrer les comptes ».
Passé à la postérité comme le jardinier du « Roi-Soleil », Le Nôtre (1613-1700) était aussi dessinateur, architecte, ingénieur, hydraulicien et urbaniste… Avec lui, les jardins classiques ont changé d’échelle…Le château de Vaux-le-Vicomte
L’œuvre s’inspire des dessins d’arabesque d’Achille Duchêne au début du XXe siècle (eux-mêmes inspirés des broderies dessinées par Le Nôtre au XVIIe siècle).
Les Rubans Ephémères sont constitués de 390 plaques d’aluminium inclinées, toutes uniques. Ainsi, chaque plaque est de taille, de forme et d’inclinaison différentes. L’aluminium donnera force et dynamisme aux arabesques, mais il permettra aussi des jeux de reflets et de miroirs à la manière des bassins du jardin…
L’œuvre se veut évolutive et vivante : telle une vidéo naturelle, vous ne la verrez jamais identique deux jours de suite ! En effet, le ciel se reflètera dans les plaques et leur donnera différents…
S’appuyant sur les nouveaux acquis de la science et sur un esprit moderne, Le Nôtre dessine une œuvre à la fois rigoureuse et variée. Dimensions en trompe-l’œil, illusions d’optique et autres révélations parsèment les jardins et déjouent constamment une possible monotonie du promeneur. Les jardins de Vaux-le-Vicomte s’apprécient au fur et à mesure de la déambulation, de découverte en découverte…
Bernard JEANNEL, Architecte, paysagiste et biographe d’André Le Nôtre : « Par sa géométrie claire, le plan de Vaux semble simple et évident et pourtant, la fantaisie et l’irréel se découvrent au fur et à mesure que l’on parcourt les allées du jardin. »
Amateur d’art éclairé, visionnaire, audacieux, Nicolas Fouquet passe commande aux meilleurs sculpteurs de son temps : Michel Anguier, Philippe de Buyster, François Girardon, Mathieu Lespagnandel, Thibaut Poissant… Aujourd’hui, le jardin compte soixante-trois sculptures datant des XVIIe et XIXe siècles. » En observant de plus près chacune de ces sculptures, celles-ci se révèlent à nous comme des êtres expressifs, seuls témoins des siècles passés… » explique Alexandre de Vogüé, copropriétaire du Château de Vaux-le-Vicomte. Lors de votre déambulation dans les jardins de Vaux, prenez le temps d’admirer chacune de ces œuvres de pierre ou de marbre : elles vous raconteront sans doute leur histoire !
Le Nôtre se disait jardinier, car le mot urbaniste n’existait pas au 17ᵉ siècle. Et pourtant, quand il dessine les jardins de Versailles ou des Tuilleries, il les intègre dans la ville alentour. Ainsi, c’est lui qui imagine un axe qui part des Tuilleries vers la colline de Chaillot et qu’on appellera plus tard les Champs Elysées. Il créé ainsi la colonne vertébrale de l’ouest parisien, véritable artère du pouvoir, d’abord royal puis impérial avec l’arc de triomphe et aujourd’hui économique avec le quartier de la Défense.
Le Nôtre est également un artiste, un graphiste minimaliste qui dessine sur le sol tout en respectant ses plis, ses dénivelés, ses courbures. Certains diront qu’il s’agit, tout simplement, de land art.
C’est donc un portrait bien éloigné des sages représentations que l’on se fait habituellement de ce parangon du jardin français classique que Matthieu Garrigou-Lagrange et Marie-Laure Ciboulet vous proposent dans ce Une vie, une œuvre enregistré largement en plein air.
En 1641, Nicolas Fouquet, surintendant des finances du roi Louis XIV, fait appel à l’architecte Louis Le Vau pour imaginer le château de Vaux-le-Vicomte. L’aménagement des espaces extérieurs est alors confié à André Le Nôtre, qui en fait l’œuvre fondatrice des jardins à la française. Sur les 36 bassins créés par Le Nôtre à la demande de Nicolas Fouquet, 20 existent encore aujourd’hui. Il faut savoir que le réseau hydraulique du domaine a été mis en place durant la création des jardins, entre 1641 et 1661.
Aujourd’hui encore, ce réseau fonctionne avec le même système de fonctionnement de type gravitaire qu’à sa conception au 17ᵉ siècle ! Détruits au 18ᵉ siècle, les fontaines et les bassins ont été restaurés à partir de 1875 par Alfred Saumier et réinterprétés par Hyppolite Destailleur, architecte et Emile Peynot, sculpteur, avec quelques différences. Les bassins sont désormais plus grands et deux groupes sculptés, représentant des tritons et des naïades entourés d’animaux marins soufflant par une conque, ont été placés en leur centre.