UN SITE HISTORIQUE UNIQUE

Ne vous fiez pas aux apparences.  Derrière son allure moderne en bordure de Seine, le quartier de Bercy a été le témoin d’une histoire unique et festive qui résonne encore aujourd’hui.

DE TRÈS ANCIENNES PIROGUES…

Imaginez à Bercy : un homme, debout sur son embarcation, s’apprête à harponner un poisson. Il trébuche, tombe à l’eau et sa pirogue submergée s’enfonce dans la vase du marécage. Ce scénario imaginaire aurait pu exister, car en 1991, lors de travaux d’aménagement du quartier ultramoderne de Bercy, plusieurs pirogues et de nombreux autres objets de la vie quotidienne, dont un arc en bois d’if vieux de 6500 ans, ont été découverts. Ces objets, aujourd’hui conservés au Musée Carnavalet font partie des plus anciennes traces d’habitation trouvées en région parisienne.

Par la suite, du temps des Gaulois et des Romains, ce lieu, encore très marécageux, n’est pas habité. Il ne le sera que bien plus tard, après avoir été asséché. Selon la légende, l’origine du nom de Bercy remonte à la fondation de quelques bicoques par des Celtes venant de la petite île de Belsinaca, située dans l’estuaire de la Seine, aux alentours de 850. Ces derniers auraient fui les Normands pour s’établir près des Parisiis, nos ancêtres parisiens, aux abords de Lutèce.

DE PERCY À BERCY

Au début du XIIᵉ siècle, son nom apparaît officiellement une première fois en Percy (ou Perci) dans un acte de donation de Louis VI le Gros aux moines de l’abbaye de Montmartre où on le cite comme “l’Insula Berciliis”.

Pour ne rien manquer

Situation localeMairie de Paris
4, rue Lobau
75004 Paris
Site web



Situation nationaleMairie du 12ᵉ arrondissement

130, avenue Daumesnil 
Accueil & informations au
01 44 68 13 00
Site web

 Sapeurs Pompiers - Centre de Secours Nativité
5, place Lachambeaudie
Urgences : 01 43 43 53 75
Renseignements : 01 43 43 54 65

Accès 
 Les lignes (M) (6) et (M) (14) du métro desservent le quartier par l'intermédiaire des stations Bercy et Cour Saint-Émilion.

En voiture, le quartier est bordé par le périphérique et les voies sur berge. La porte de Bercy constitue le point de départ de l'autoroute A4

 

 

La petite histoire de bercy

Au XIe siècle, les lieux-dits « Berci » et « La Rapée » faisaient partie de la paroisse de Conflans (quartier de Charenton à la confluence de la Seine et de la Marne) et du fief de la Grange-aux-Merciers (à la hauteur de l’actuelle rue Nicolaï). Trois siècles plus tard, l’abbaye de Montmartre percevait encore des droits seigneuriaux sur ces domaines.


La terre de Bercy était investie par les cultures potagères, les pâturages et les vignobles (« la vallée de Fécamp »), mais également, depuis le XVIe siècle, par des maisons de plaisance dont les somptueux jardins descendaient jusqu’à la Seine.


Au XVIIIe siècle, 
le village appartenait au bailliage relevant d’une famille (les Malon de Bercy) dont la seigneurie s’étendait jusqu’à Conflans.
À cette même époque, à partir de 1784, une enceinte à mission purement fiscale fut édifiée autour de Paris : elle était connue sous le nom de « Mur des fermiers généraux ». Le long de cette enceinte, haute de plus de 3 mètres, s’échelonnaient une soixantaine de bureaux d’octroi, pour la plupart conçus par l’architecte Claude-Nicolas Ledoux, et chargés de la perception des droits sur les marchandises entrant dans Paris (les deux octrois encore présents en faisaient partie).


Mais avec l’insurrection de 1789 et la suppression par les gouvernements révolutionnaires des services de la ferme générale, l’octroi d’ancien régime fut abandonné, la plupart des bâtiments détruits par le feu, et la perception des droits momentanément confiée à huit « régisseurs des douanes nationales » (décret du 23 avril 1791). Le mur fut remplacé par une ceinture de boulevards, et le futur boulevard de Bercy ouvert dans le cadre d’une ordonnance du bureau des finances du 16 janvier 1789.


Le château de Bercy, élevé dans un site exceptionnel dominant la Seine (en marge de l’actuel bois de Vincennes), était entouré d’un parc aménagé par André Le Nôtre. Au décès du dernier des Malon, le domaine fut en partie vendu à la ville de Paris, le parc loti à partir de 1809, et le château détruit en 1861, permettant l’extension du bois de Vincennes, le passage de la voie ferrée Paris-Lyon-Méditerranée (PLM) et la construction des entrepôts…



La maison du jardinage au parc de Bercy. Remarquez à droite et à gauche de la maison, au milieu des rues pavées, les rails qui restent et qui permettaient aux trains chargés de vin d'arriver jusqu'à chaque hangar de revendeurs.(Utilisez votre souris pour vous déplacer)
SELON LA VOLONTE DU ROI SOLEIL

C’est en 1704 que le destin de Bercy prit un tournant, lorsque Louis XIV se rendit à Bercy afin d’assister à une messe. Lors de la cérémonie, le Roi remarque que l’un de ses fidèles ne s’est pas agenouillé. Crime de lèse-majesté ! Celui-ci est amené immédiatement devant le Roi. Il se trouve que l’homme était bien agenouillé, mais sa taille de géant le faisait paraitre debout. A la fin de la messe, Martin, le vigneron originaire de Bourgogne, loin de se laisser impressionner, profita de la situation pour se plaindre au Roi de ne pouvoir vendre son vin aisément. Amusé par la situation, Louis XIV lui assure qu’à partir de ce jour, l’octroi serait levé et qu’il pourrait faire commerce de son vin à Bercy, sans taxes.

Le premier entrepôt à vin de Bercy était né.

Le village de Bercy, profitant de la Seine comme moyen de communication privilégié avec la Bourgogne, voit ainsi l’installation des premiers magasins à vin sur les rives du fleuve.

LE BERCY D'AVANT

Bercy Village convoque le souvenir d’un Paris d’autrefois. Les arbres centenaires du parc rappellent l’urbanisation très récente du quartier, longtemps préservé par un isolement relatif et une activité commerciale unique, le marché vinicole. Chais et entrepôts sont construits entre 1840 et 1885. Les premiers éléments voient le jour sous la direction de l’architecte Louis-Ernest Lheureux (1827-1898), élève de Victor Baltard (1805-1874). Au milieu du XIXᵉ siècle jusqu’au XXᵉ siècle, Bercy revendique le titre de centre névralgique du commerce vinicole en France. L’ensemble porte encore les traces de cette activité. Les venelles, pavées de granit, sont parcourues d’anciens rails qui pointent vers les berges de la Seine.  

LA VIDÉO SUR PARIS-BERCY


Petite histoire passée et à venir des entrepôts de Bercy. Images d'archive INA Institut National de l'Audiovisuel http://www.ina.fr Abonnez-vous http://www.youtube.com/subscription_c... Abonnez-vous http://www.youtube.com/subscription_c... #INA #Société

C'est en parcourant les pages de YouTube que j'ai découvert cette vidéo. Elle est ancienne et sa qualité est moyenne, mais vous pouvez découvrir l'histoire de ce lieu si particulier.

Dans les années 1960, j'ai eu la chance de découvrir ce lieu superbe et chargé d'histoire.
 UN LIEU DE PLAISIR BIEN PRATIQUE

Un lieu de plaisir... bien pratique. Jusqu’en 1860, Bercy est une commune indépendante de Paris. Hors des murs, elle est également aux XVIIe et XVIIIe siècles hors de la juridiction du Lieutenant de Police de Paris. L’endroit devient donc le rendez-vous des libertins qui peuvent s’y divertir sans contrainte. Le joyeux Bercy est un lieu de fête : guinguettes et traiteurs s’y installent et prospèrent au bord de l’eau. Cartouche est un habitué des lieux.
 LE CELLIER DU MONDE

La carrière vinicole de Bercy naît de son emplacement : en dehors des murs parisiens, le vin n’y est pas soumis à l’octroi. Acheminé par la Seine, le vin en fûts est déchargé à Bercy pour y être manipulé et mis en bouteilles. Dès lors, toute une logistique s’organise et fait de Bercy le plus grand marché de vins et spiritueux du monde. Il prend tout son essor après 1880 : les chais et entrepôts sont même déclarés d’utilité publique.

LES CHAIS DE BERCY ACTUELLEMENT


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