ROSCANVEL - LA POINTE DES ESPAGNOLS (29)
30 mai 2020L'ORIGINE DU NOM - 1594, pendant les Guerres de religion. Sans demander la permission à leurs alliés catholiques (en l'occurence le duc de Mercœur, gouverneur de Bretagne), trois compagnies espagnoles investirent l'extrémité de la presqu'île de Roscanvel pour y construire un fort, l'idée étant d'en construire ensuite un autre en face, de l'autre côté du goulet, pour isoler complètement Brest et la rade et en contrôler l'accès.
Mais ce projet ne put aboutir, les renforts attendus n'arrivant pas. L'armée royale et ses alliés anglais finirent par attaquer le fort. La bataille fut rude et il fallut plusieurs semaines de combat pour arriver à la victoire (les 400 espagnols expédièrent ad patres plusieurs milliers de leurs ennemis), l'assaut décisif étant donné alors que les renforts espagnols n'était plus qu'à quelques lieues (Locronan). Il ne subsiste plus aucune trace de ce fortin espagnol, mais le souvenir de cet épisode reste au travers du nom désormais donné au lieu : la Pointe des Espagnols.
SITUATION | RENSEIGNEMENTS UTILES | LA LÉGENDE DE L'ANKOU | ||
MAIRIE DE ROSCANVEL OFFICE DU TOURISME DE ROSCANVEL
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Les anciens Celtes ne craignent pas la mort puisque, pour eux, elle représente le commencement d'une vie meilleure. Les Bretons christianisés conçoivent la mort de la même façon, comme une chose simple, naturelle. Mais de l'Ankou, ils ont peur... L'Ankou circule la nuit, debout sur un chariot dont les essieux grincent. Ce funèbre convoi est le 'karrig an Ankou', char de l'Ankou (ou 'Karriguel an Ankou' littéralement brouette de l'Ankou), remplacé par le 'Bag nez', bateau de nuit dans les régions du littoral. Entendre grincer les roues du 'Karrig an Ankou' ou croiser en chemin le sinistre attelage sont des signes annonciateurs de la mort d'un proche. L'odeur de bougie, le chant du coq la nuit, les bruits de clochettes sont également interprétés comme des signes annonciateurs de mort. L'implacable Ankou nous met en garde contre l'oubli de notre fin dernière. Ces sentences sont gravées sur les murs d'ossuaires ou églises : « Je vous tue tous' (Brasparts et La Roche-Maurice), 'Souviens-toi homme que tu es poussière' (La Roche-Maurice) ou encore, inscrit en breton, 'La mort, le jugement, l'enfer froid : quand l'homme y pense, il doit trembler' (La Martyre). |
LE PAYSAGE DE LA POINTE Constituée d'une falaise de plus de 60 mètres de hauteur, au sommet et en bas de laquelle subsistent les vestiges de fortifications militaires et de bâtiments d'hébergement de troupes, la pointe se prolonge vers le nord-est par le rocher de la Cormorandière, marqué d'une perche. L'étroit chenal situé entre la pointe et le rocher est le siège des plus forts courants agitant la rade. Cette position stratégique, face à Brest fut déjà remarqué du temps des ducs de Bretagne, qui y implantèrent un fortin dès 1387 (aujourd'hui disparu). En 1594, les Espagnols y débarquèrent et n'en furent délogés qu'après d'âpres combats. C'est de cette période que la pointe tira son nom. ROSCANVEL A DÉCOUVRIR Roscanvel, presqu'île étirée nord-sud est elle-même une subdivision de la presqu'île de Crozon. La commune est entourée sur trois côtés par la mer et cette situation géographique particulière explique les nombreux sites naturels de la commune (falaises et pointes, la plus connue étant la pointe des Espagnols), mais aussi la pointe de Tremet, la pointe des Capucins, la pointe de Cornouaille, la pointe Robert. Sa position géographique à l'entrée de la rade de Brest, face au goulet de Brest, explique l'importance et la diversité des fortifications d'époques variées et l'histoire de la commune est essentiellement liée aux évènements militaires et aux préoccupations défensives liées à la défense du port de Brest. Du XVIIe au XXe siècle avec ses forts de Vauban, ses batteries de l’Empire, ses casemates de la seconde guerre mondiale, Roscanvel reflète l’histoire à travers ses sites remarquables, tous accessibles par les chemins côtiers comme le GR34. |
ÉGLISE SAINT-ELOI DE ROSCANVEL Encore une miraculée... Restaurée en 1874, endommagée par les bombardements en 1944, elle a presque entièrement brûlée en 1956. Seuls le clocher et la façade ont résisté, ainsi que les très beaux vitraux du maître-verrrier Auguste Labouret. Ce dernier avait affirmé : ma nouvelle technique est durable pour 1 000 ans, contre toute contraction par le froid ou toute dilatation par la chaleur ! Effectivement... Mais, les pompiers ayant été contraints d'utiliser de l’eau de mer pour arroser les vitraux lors de l'incendie, petit à petit leur armature métallique a été rongée par le sel, et a fini par faire éclater le réseau de ciment armé qui les constituaient. Ils ont donc été remplacés, en 2006, par des copies aussi belles que les originaux... venez le vérifier par vous-même !
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